Pourquoi cette prière ?
L’intelligence reste un mystère. Pendant très longtemps, on ne comprend pas, on ne voit pas, et on ne soupçonne même pas qu’il puisse exister quelque chose. Et puis, en un instant, une vérité se retrouve tout entière présente dans notre esprit. Elle nous guide là où auparavant, il n’y avait aucun chemin. C’est ce que cette prière est pour moi. Je l’ai découverte dans le livre de La vie des Maitres de Baird Thomas Spalding (Livre 2, chapitre 2.2) et je l’ai modifié depuis. Ce que j’aimerai partager ici, c’est la compréhension que j’ai de cette prière.
Ô cœur de mon être, ô Tout, je ne fais qu’un avec toi.
Je suis en toi, par toi et avec toi.
Je reconnais ta présence dans chaque cellule de mon corps et la vie de mon esprit.
Tu es conscience, substance et vie qui s’opposent au vide.
Tu es Sagesse, Amour et Vérité.
Tu es le pouvoir, la substance, et l’intelligence dont toutes choses ont été formées et grâce à quoi elles ont été créées.
La première strophe nous met d’emblée face à ce Tout, invisible, sans forme et pourtant partout présent, comme pourrait l’être l’océan pour un poisson. Est-ce qu’un poisson perçoit l’océan comme la substance qui porte sa propre vie ou seulement comme un espace vide dans lequel se mouvoir ?
Pour être à l’unisson de ce Tout, il faut en premier lieu s’efforcer de calmer le flux agité de nos pensées. Il est alors possible de ressentir au dehors cette présence immuable, silencieuse et attentive, en même temps que dans chaque cellule de son corps, cette vibration qui est la vie. C’est une expérience qui ne se révèle pas tout de suite. Il faut s’apaiser pour se mettre en résonance.
Tu es la vie de mon esprit, le support de mon âme, l’intelligence de ma pensée.
Je t’exprime dans mon corps et mon activité créatrice.
Tu es le commencement et la fin, la totalité du bien que je peux exprimer.
La deuxième strophe détaille un peu plus la relation qui nous lie à ce Tout. Il est là, à l’extérieur et à l’intérieur de nous. Il est le mystère de la vie qui réside en nous. Ce qui rend possible de se mouvoir et de penser, de ne pas être juste une pierre. Et nous sommes aussi lui ici, dans le sens où tout ce que nous faisons a pour finalité de l’exprimer dans notre existence, qu’on le souhaite ou non. Et comme nous sommes ignorants de cette relation, nous l’exprimons maladroitement. Il en résulte ce sentiment persistant d’insatisfaction, quelle que soit la quantité de choses que nous accomplissons.
Le désir de ma pensée, implanté dans mon âme, est vivifié par toi dans mon esprit.
Dans la plénitude du temps et par la loi de la foi, il est rendu visible dans mon expérience.
Je sais que le bien que je désire existe déjà en esprit sous forme invisible et qu'il n'attend que l'accomplissement de la loi pour être rendu visible et je sais que cela viendra par ma foi.
La troisième strophe nous éclaire sur cette ignorance dans laquelle nous nous égarons.
Comme la loi de la gravité qui agit sur la matière, il existe une loi de l’esprit à laquelle on ne peut se soustraire. Cette loi fait qu’un désir maintenu suffisamment longtemps dans notre pensée finit par se manifester dans notre existence. Et nous savons bien que pour obtenir quelque chose, il faudra d’abord le désirer intensément.
La loi du désir et de la foi est un grand pouvoir dont chacun hérite. Elle nous donne le privilège et la grande liberté de façonner notre vie. En oubliant que ce pouvoir est sans cesse actif, nous en usons à tort et à travers. En désirant tout et son contraire, nous produisons le chaos en nous et autour de nous.
Les paroles que je prononce maintenant te décrivent l’objet de mon désir.
Il est planté comme une graine dans la terre de mon âme et vivifié dans mon esprit par ta vie.
Il faut qu’il s’épanouisse, il faut qu’il se manifeste.
Pour cela, je ne permets qu'à ton esprit - Sagesse, Amour, et Vérité - de se mouvoir dans mon âme.
Pour utiliser ce pouvoir à bon escient, il faut donc s’habituer à former et à maintenir dans sa pensée un seul grand désir. C’est ce que nous invite à faire la quatrième strophe.
La dernière ligne est importante. Elle souligne l’effort qui est nécessaire pour développer en nous la vigilance. Celle de surveiller le flux de nos pensées pour ne laisser s’épanouir qu’un seul beau désir. C’est la vigilance qui nous garde sur l’autentique voie spirituelle. Et seule notre intuition peut nous guider vers la compréhension intime de la vérité.
Je désire exclusivement ce qui est bon pour tous et je demande maintenant de pouvoir l’accomplir.
Ô cœur de mon être, ô Tout, je demande à exprimer l’amour, la sagesse, la force et la jeunesse éternelle.
Je demande à réaliser l’harmonie, le bonheur, et une abondante prospérité.
Je demande à recevoir mon intelligence directement de toi afin de comprendre la manière de tirer de la substance universelle ce qui comblera tous les bons désirs.
Et ceci, en vue de posséder l’intelligence et la force me permettant de rendre service à chacun, qui est en toi.
La cinquième strophe exprime le plus grand désir que l’on puisse former dans son esprit. Il est triple : devenir parfait pour l’éternité et rendre éternellement le bien reçu abondamment.
Si nous cherchons la vérité sous-jacente à tous nos désirs, c’est cela. Sans fausse pudeur, mais avec humilité, il faut donc oser formuler clairement le désir de devenir parfait. Et cela pour pouvoir continuellement exprimer la sagesse et l’amour et aider chacun à trouver l’harmonie et le bonheur. C’est en aidant chacun que nous œuvrons pour que les qualités primordiales du Tout (Sagesse, Amour et Vérité) se manifestent abondamment, dans la multitude des expériences de chacun.
La sixième strophe est silencieuse. C’est une prière secrète que l’on adresse directement au Tout, selon son cœur. (Une suggestion est présente dans la version téléchargeable de la prière sur la page d’accueil.)
Ce que je désire est maintenant rendu clair. Je forme uniquement dans ma pensée ce que je désire.
Comme une graine qui commence à croître sous terre dans le calme et l’obscurité, mon désir prend maintenant corps dans le royaume silencieux et invisible de mon âme.
Je t’accueille dans ma chambre secrète et je ferme la porte.
Avec tranquillité et confiance, je maintiens mon désir dans ma pensée comme s’il était déjà accompli.
Ô cœur de mon être, ô Tout, je demeure uni en toi dans la joie et j’attends la manifestation parfaite de mon désir.
La dernière strophe nous renvoie à la loi du désir et de la foi. On a su former et maintenir un instant dans sa pensée un grand désir. Cette loi va maintenant agir en relation pour harmoniser ce qui est à l’intérieur et à l’extérieur de nous. Grâce à notre foi, notre désir va se manifester dans notre existence, c’est-à-dire dans l’expérience que nous faisons de la vie. Nous pouvons demeurer en confiance.
C’est particulier. Mais à bien y réfléchir, puisque la loi du désir agit réellement, pourquoi se limiter à former dans son esprit des désirs confus et égocentrés. Notre vie n’est pas si longue. N’est-il pas important de former dès maintenant dans son esprit le désir le plus vaste possible ? En fin de compte, ce sont nos désirs qui nous définissent.
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